Last updated on 4 mars 2021
Les écolos déroulent leur programme de mobilité et la colère gronde chez les citoyens. Zone 30 généralisée à Bruxelles, suppression de 65.000 places de parkings, taxe kilométrique sortie des cartons, interdictions d’utiliser des voitures anciennes : tout est fait pour décourager le citoyen ou les navetteurs de circuler en voiture à Bruxelles. Et si le noeud du problème était justement pas celui-là, à savoir le fait de ne pas proposer aux automobilistes des alternatives avant d’utiliser la contrainte, les taxes et les restrictions ?
La zone 30 généralisée est vendue comme le remède miracle aux accidents dans Bruxelles et à la pollution. La réalité est un rien plus complexe à savoir que le nombre d’accidents mortels dans Bruxelles est assez faible ; les accidents arrivent surtout dans des zones fortement accidentogènes et sont souvent provoquées par d’autres causes que la vitesse entre 30 et 50km/h. La Région n’a presque réaménagé aucune de ces zones afin d’éviter les accidents. La première mesure de sécurité routière serait pourtant bien celle-là.
Sur la pollution de l’air, les études sont contradictoires, certaines disent qu’on pollue plus à 30km/h qu’à 50km/h, d’autres l’inverse. Ce qui est certain, c’est que la zone 30 généralisée est pour l’instant faiblement respectée. L’asbl pro-vélo Gracq avait fait l’année passée, le test dans une zone 30 déjà en vigueur et 100% des automobilistes étaient en infraction. Il est difficile d’imposer une norme aussi drastique et au lieu de la généraliser, il nous semble préférable de la faire mieux respecter là où elle se justifie réellement comme devant les écoles, les centres sportifs, les hôpitaux, bref tous les lieux de passage important.
Des parkings nécessaires
La suppression de dizaines de milliers de parkings dans Bruxelles ne fera qu’accentuer la fuite des classes moyennes et des entreprises. Une ville comme Bruxelles, ne peut se permettre un tel exode.
De même, sur la taxe kilométrique, la Région bruxelloise est facilement contournable. On passe parfois d’une rue à l’autre dans une autre Région. Il est très facile tant pour les habitants, que pour les entreprises de se délocaliser. De plus en plus de Bruxellois quittent déjà la Région. Est-ce que les dirigeants pensent vraiment que c’est en supprimant du parking et en taxant toujours plus qu’on va attirer des sociétés et des habitants ? Devons-nous rappeler combien le fait d’attirer ces profils devraient être une priorité pour le gouvernement bruxellois vu son état de quasi-faillite financière ?
De même l’interdiction des voitures plus anciennes car plus polluantes, n’est-ce pas un gadget anti-social pour se donner bonne conscience ? En effet, ce genre de mesures ne touche que les plus faibles qui n’ont pas les moyens de changer de voiture très souvent. Par ailleurs, la planète sera-t-elle réellement plus propre si au lieu de rouler à Bruxelles, ces vieux véhicules roulent demain dans les pays de l’Est ou en Afrique ?
Un réseau de transport public performant
Tout le monde est d’accord de dire que le climat est une priorité à avoir et que tous les trajets alternatifs à la voiture sont bienvenus mais avant de taxer, de restreindre les libertés ou de dégoûter l’automobiliste, ne faudrait-il pas lui créer des alternatives ? Ou en est le RER ? Ou en est le plan métro généralisé dans Bruxelles ? Avant la taxe généralisée, ou la zone 30 généralisée, ne faudrait-il pas un réseau de transport public performant ? Les écolos sont-ils capables de travailler à ce réseau moderne de transports ?
Premièrement, Ecolo est le parti qui soutient le moins le développement du métro à Bruxelles. Deuxièmement, les verts proposent toujours des multiples gratuités ou tarifs ultra-réduits pour un pan toujours plus grand de la population. Sachant, que déjà le prix du transport demandé en tarif plein ne couvre que la moitié du coût du transport, et que la Stib ne survit que grâce à des subsides publics annuels de plus de 250 millions d’euros, il n’est pas difficile de comprendre que toute initiative voulant plus de gratuité dans la région est en réalité un frein au développement d’un réseau de transports performants et pour lequel il faut plus de moyens financiers. La meilleure alternative à la voiture c’est un réseau de transport performant.
Mesures dogmatiques
Les mesures dogmatiques que prennent aujourd’hui les verts, le passage en force que cela entraîne divisent la société au lieu de rassembler sur un objectif majeur que pourtant beaucoup partagent. On nous avait promis que la politique menée par les écolos allait apaiser la ville. Au vu du nombre de pétitions et de comités de quartiers qui se lèvent, on peut en douter.
La société est mûre pour avancer, pour changer, pour protéger la planète, mais cela ne peut se faire que par le développement d’alternatives crédibles, pas par la coercition.