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Donald Trump : le bilan qu’on ne veut pas voir

Last updated on 4 mars 2021

Si Joe Biden a été finalement, après bien des recours judiciaires, intronisé 46e président des Etats-Unis, Donald Trump aura fait mieux que résister à la tempête conjointe du Covid et d’un Establishment très hostile. Son bilan avant Covid-19 est plus qu’honorable.

Il faut être naïf pour penser que Trump a pu battre la « machine politique Clinton » sans avoir de la méthode et un cerveau solide.

Taxé de fanfaron, inepte et raciste dès le début de son mandat, Donald Trump a en réalité imprimé sa marque sur l’Amérique. Vu comme imprévoyant mais en parallèle, selon des observateurs presque tous hostiles à leur sujet d’étude, assez machiavélique que pour avoir placé 3 juges conservateurs à la Cour suprême avant son départ, le président Trump s’est créé, dans son combat contre l’Establishment, un noyau dur de fervents supporters à travers le pays. Mais aussi d’irréductibles ennemis qui n’ont eu de cesse de s’en débarrasser, GAFAM en tête… Qu’on se souvienne de l’enquête du New York Post sur l’ordinateur portable compromettant de Hunter Biden, censurée par Twitter, puis le bannissement à vie de Donald Trump de la plateforme alors que son compte attirait près de 85 millions de « suiveurs ».

« Milliardaire proche du peuple », Donald Trump a pour marque de fabrique d’appeler un chat un chat.

Il a ainsi identifié rapidement le nouvel adversaire des Etats-Unis : le régime communiste chinois. Comblant peu à peu le déficit commercial de 350 milliards de dollars avec l’Empire du milieu, il a aussi mis le holà aux tentatives hégémoniques de la Chine en matière de 5 G, refusant la mainmise de Huawei. Dans la continuité de Barack Obama, il a tourné l’œil de Sauron vers le Pacifique et accepté le combat pour le leadership mondial, refusant de s’agenouiller devant l’hydre totalitaire chinoise (Joe Biden a d’ores et déjà averti qu’il entendait maintenir les droits de douane punitifs sur les produits chinois mis en place à partir de 2018 par son prédécesseur).

Ce faisant, Trump a volontairement secoué les « pacifiques » Européens en leur rappelant qu’il ne paierait pas indéfiniment pour leur défense à travers l’OTAN et les a pressés d’augmenter leurs contributions financières.

La paix et non la guerre

Donald Trump a retiré les Etats-Unis de plusieurs agences onusiennes stipendiées par l’Amérique mais qui lui sont systématiquement hostiles et il est sorti de l’Accord de Paris, constatant son inefficacité dans la lutte contre le réchauffement climatique (dont il nie d’ailleurs la dimension anthropique), choqué aussi de constater que la Chine y bénéficiait d’un statut d’exception jusqu’en 2030.

Pour celui qu’on voyait, dès son entrée en fonction, pousser sur le bouton nucléaire comme le Dr Folamour, Trump n’a, en fait, déclenché aucune guerre. Il a perdu ainsi le soutien de George-Bush Jr qui avait lancé la délétère 2e Guerre d’Irak dont on paie encore aujourd’hui les terribles conséquences.

Au Moyen-Orient, il a choisi, à tort ou à raison, les Sunnites (Arabie saoudite, Emirats Arabes Unis) contre les Chiites (l’Iran qui n’a pas respecté l’Accord nucléaire). Mais ce choix lui a permis de faire signer aux EAU, au Soudan et au Maroc, avec le concours de son gendre, Jared Kushner, des accords de paix historiques avec Israël.  Il aurait reçu le prix Nobel de la Paix s’il s’était appelé Hillary Clinton. Même Joe Biden et Barack Obama l’ont salué. Il a préalablement appliqué l’Embassy Act, à savoir le déplacement logique de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem-Ouest, capitale non-disputée des Israéliens juifs.

Gérer l’Amérique comme une entreprise

Du point de vue intérieur, Donald Trump a tenté, comme peu d’hommes politiques, d’appliquer son programme ou de créer les conditions pour les appliquer, qu’on le déteste ou qu’on l’apprécie : diminution de l’immigration clandestine et construction partielle du mur à la frontière mexicaine dans une Amérique en panne d’intégration (11 à 15 millions d’illégaux, selon les sources), relocalisation industrielle aux Etats-Unis, moratoire pour les personnes arrivant de pays partiellement occupés par l’Etat islamique, création d’emplois record notamment au sein des minorités ethniques, Wall Street en hausse continue, baisses d’impôts, etc. Il a redonné une raison de vivre au petit peuple américain, raflant tout de même 73 millions de voix alors que certains sondages donnaient Biden gagnant avec 10 à 17% d’avance.

Même sur la gestion de la pandémie Covid-19, où il a paru erratique et désorienté, c’est à son administration que l’on doit l’opération « Warp Speed », soit la collaboration entre la sphère privée, publique, et l’Armée américaine pour produire un vaccin d’un nouveau type (à ARN messager de la firme Moderna) un an seulement après l’apparition officielle du virus.

Président entrepreneur

La raison en est qu’en tant qu’entrepreneur, Trump sait, contrairement à beaucoup d’hommes politiques « professionnels », ce que c’est que créer de la valeur. Il a donc géré les Etats-Unis comme une entreprise.

Le « Trumpisme », en rupture avec l’approche post-nationale des principaux dirigeants occidentaux et des élites mondialisées de Davos, laissera probablement de profondes traces dans la sociologie étasunienne et au sein du Parti républicain dont beaucoup de parlementaires locaux ou fédéraux doivent à « Donald » leur victoire électorale.